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This content traces the historical evolution of the concept of matter, from ancient philosophical debates about its fundamental nature to the scientific development of atomic theory. It highlights the progression from speculative ideas to empirically supported models, emphasizing the atom as the indivisible building block of matter.
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On a déjà un petit peu abordé la question de la matière,
notamment quand on a fait l'épisode sur Mendeleïev, rappelez-vous,
et c'est tout naturellement qu'aujourd'hui on va s'intéresser à la nature même de la matière.
C'est-à-dire à l'atome.
de Savoie ^^...
Hein ?
Dès l'Antiquité, 2 grandes écoles de pensée se sont affrontées sur le sujet de la nature de la matière,
à savoir il y avait d'un côté les Aristotéliciens, et de l'autre côté les ... gens intelligents.
Aristote était, depuis Platon, très attaché à la notion de quintessence ;
il faut entendre quint-essence donc cinq essences.
À savoir, il s'agit des 4 éléments : donc l'air, la terre, l'eau et le feu,
complétés par tout ce qui n'est ni air ni terre ni eau ni feu, à savoir, l'éther.
Qui forme la cinquième essence.
L'ensemble fait la quintessence.
Pour ceux qui se demanderaient pourquoi ils voulaient absolument scotcher sur 5 éléments,
et pas 6, pas 2, pas 8, en fait il y a une raison toute simple :
Platon avait déjà démontré que, dans une sphère,
on ne peut inscrire que 5 types de polyèdres réguliers distincts,
qu'on appelle les solides Platoniciens, je vous invite à regarder cette vidéo à ce sujet, c'est très très très intéressant.
Mais pas maintenant, parce que maintenant vous êtes chez moi, vous vous le notez pour plus tard.
Et c'est tout, en fait : Platon il s'est dit « non, ben y'a 5 solides qui peuvent rentrer dans uns sphère, donc y'a 5 éléments. »
Mouais...
Alors dans cette « théorie » tout n'est pas complètement à jeter,
notamment on peut trouver intéressant le fait qu'ils aient pu quand même
développer un certain nombre de raisonnements à partir ce ces éléments.
Notamment tout ce qui concerne la combustion, l'évaporation, ce genre de choses,
ou la chute des corps, simplement là, ils pouvaient l'expliquer par la nature même des éléments en question.
Donc voilà, c'était rigolo. Mais sinon c'était de la merde, ' faut être clair.
L'autre grand courant de pensée à l'époque, Démocrite en tête,
— alors il y avait certainement aussi Leucippe, mais Leucippe on en sait tellement peu à son sujet
qu'on ne sait même pas si c'était un homme ou une femme. Donc, on va juste dire Démocrite —
Démocrite, donc, qui a cette idée qui n'est pas du tout folle, qui est vraiment du pur bon sens,
— mais ceci dit, il fallait quand même l'avoir l'idée —
il a dit « Si je prends un objet, mettons une pomme, et je la coupe en 2,
— donc j'ai 2 moitiés de pomme —
Je prend une des moitiés de pomme et je la coupe en 2.
— J'ai 2 quarts de pomme —
Je prends un des quarts de pomme et je le coupe en 2.
Et je coupe en 2, et je coupe en 2, et je coupe en 2, et je coupe en 2, et je coupe en 2,
jusqu'au moment où je serai dans l'incapacité totale de couper en 2. »
Vous vous en rappelez, on en a parlé brièvement dans l'épisode sur Mendeleïev, hein,
il a noté cette idée-là qu'à un moment donné la matière ne pouvait plus être coupée
il a appelé ça des atomes, C'est-à-dire des insécables.
Donc il est parti de ce raisonnement qui est que toute la matière devait être fabriquée d'insécables, d'atomes.
Des machins qui sont ridiculement petits.
C'est-à-dire dont la taille échappe complètement à notre entendement.
Et qui sont entourés de vide.
Il y a les atomes, et y'a rien d'autre.
Et à cette époque, il fallait être capable d'exhiber une méga paire de bollocks et de la mettre sur la table
pour pouvoir prétendre qu'une pomme, une poire, un caillou, une chèvre, de l'eau, mes cheveux,
tout ça était composé de trucs ridiculement petits que, de toute façon, on était incapable de voir
et qui ne se différenciaient que par leurs formes, un petit peu, mais pas énormément.
Voilà, c'est-à-dire que Démocrite expliquait le fait que les atomes pouvaient se coller les uns aux autres
par le fait qu'ils pouvaient disposer de crochets.
Les fameux atomes crochus, c'est de là que ça vient.
Ouais ... Ce qui est très intéressant avec l'idée de Démocrite,
c'est que c'est une des premières théories scientifiques, à notre connaissance,
qui n'est basée que sur le raisonnement. Et pas du tout sur l'observation.
Et ce qui est particulièrement étrange, c'est qu'à l'époque, Platon et Aristote
préconisaient le fait de ne pas observer mais simplement de raisonner.
Aristote était persuadé qu'on pouvait expliquer l'univers entier sans faire la moindre observation.
Ce qui explique sans doute pourquoi il a eu tellement d'idées à la con.
Enfin c'est Aristote quoi !
Mais là où c'est étonnant, c'est que du coup on pourrait s'attendre
à ce que Platon et Aristote soient beaux-joueurs et disent :
« Bon, Démocrite on n'est pas d'accord avec toi mais ouais, c'est un peu la classe ton histoire. »
Sauf que pas du tout en fait : Platon va essayer de faire tout ce qu'il peut
pour faire brûler et détruire tous les écrits de Démocrite.
Parce qu'il n'aime pas spécialement la concurrence, à priori.
Alors bien sûr, avec la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie,
on va perdre tous les écrits de Démocrite qui vont en fait partir en Asie Mineure et au Moyen-Orient.
On ne retrouvera leur trace que dès lors que les Turcs auront pris Constantinople, en 1453. Moui...
et en attendant cette époque bénie qui commencera à marquer le terme du Moyen-Âge,
et ben la pensée Aristotélicienne, ce sera la seule qui vaut.
Donc air, terre, eau, feu, Leeloo, voilà !
C'est comme ça que la matière est composée, jusque... la fin du Moyen-Âge quoi.
C'est-à-dire qu'il ne va rien se passer au niveau de l'étude de la matière pendant cette période-là.
Alors « il ne va rien se passer », pas tout à fait hein, fort heureusement.
Il y a 2 choses qu'il faut noter : la première c'est que quand je dis qu'il ne va rien se passer
c'est qu'il ne va rien se passer en Europe.
Et en vrai, il va se passer quand même des trucs : c'est qu'il va y avoir les alchimistes.
Donc les alchimistes ne vont pas étudier plus avant de quoi est composée la matière,
mais ils vont partir de l'idée qu'un élément pur peut être transmuté,
c'est-à-dire transformé en un autre élément pur.
Leur idée étant de transformer du plomb en or.
Et pas de la viande en eau douce. Ça sert à rien. [Je suis petit, rond, je tiens dans la main...]
Et donc il faudra attendre quasiment 2000 ans après Démocrite
pour que l'atome puisse retrouver sa place dans l'histoire des Sciences en Europe
grâce au tristement célèbre Giordano Bruno.
[♬ Premières notes de Ô Fortuna - Carl Orff ♪]
Alors Giordano Bruno, on en a un petit peu parlé déjà dans l'introduction à la relativité restreinte,
puisque c'est un des pères de la relativité, hein.
C'est un philosophe italien du 16e siècle, donc il a vécu dans les 1500 et quelques puisqu'il est mort pile en 1600.
C'est un philosophe italien ce qui signifie à l'époque qu'en fait, il était philosophe, savant,
érudit, astronome, mathématicien, physicien...
En même temps il était religieux, à la base il se destinait à devenir prêtre.
Mais euh, voilà donc, c'était un type très érudit, on dirait aujourd'hui.
Sauf qu'à coté de ça, c'est un type qui, manifestement — parce que c'est manifeste hein —
a tout fait pour finir cramé sur le bûcher. Mais TOUT fait !
Vous vous rappelez justement, sur le sujet de la relativité restreinte,
il y avait Aristote qui avait déterminé que la Terre était immobile
puisque si on lâchait un objet, il tombait à la verticale.
Oui... à la verticale.
De là, Aristote en avait conclu assez naturellement que
puisque quand il regarde dans le ciel, il voit des trucs tourner,
si la Terre est immobile, c'est donc tous les trucs autour qui tournent,
et donc, tous les trucs autour tournent autour de la Terre.
Donc la Terre est au centre de tout.
Voilà ... Et Giordano Bruno se dit « OK, donc si je fais l'expérience dans un bateau qui se déplace comme ça ;
en lâchant un objet, l'objet, je devrais le voir partir vers l'arrière, quoi !
Puisque je me déplace. »
Et là, les Aristotéliciens disent « Ben ouais, carrément quoi. »
Giordano Bruno dit « Bah, chiche ! »
Et donc il a fait l'expérience, et évidemment donc, il est monté en haut du mât de son bateau
et il a lâché — pfft, je sais pas ce que c'était, on va dire un chou, voilà —
il a lâché un chou du haut du mât ;
le chou est tombé verticalement au pied du mât, quoi !
Alors que manifestement, le bateau était en déplacement.
En tout cas par rapport à la Terre qui était censée être immobile.
Donc du coup, Giordano Bruno montre que l'argument d'Aristote ne tient pas la route.
Donc là, déjà, c'est le premier carton jaune.
Et si ça montre que ça ne tient pas la route, ça veut dire que
ce qu'il en avait déduit ne tient pas la route non plus.
À savoir, le fait que tout tourne autour de la Terre.
Là, ça frôle le carton rouge là, ça commence à mûrir là...
Giordano Bruno, qui était un disciple de Copernic, se dit :
« Bon, moi j'aime pas cette idée que tout tourne autour de la Terre »
pour une raison très simple qui est que si on imagine que les planètes tournent autour du Soleil,
tout est beaucoup plus élégant, ça décrit des cercles et tout, c'est vachement bien, voilà quoi !
Avec quand même cette différence, c'est que Copernic,
comme je l'avais dit dans le tout premier épisode d'e-penser, c'était un planqué.
C'est-à-dire que Copernic, en fait, n'a publié ses travaux
que quand il était sur son lit de mort, hein. Sinon, il disait tout ça à voix basse, hein.
Il n'avait pas envie de finir cramé. Alors que Giordano Bruno lui, il s'en tape mais d'une force !
Genre lui il le dit à qui veut bien l'entendre, hein.
Il dit en fait, bon, la Terre n'est pas le centre de l'univers,
parce que déjà, la Terre, elle tourne autour du soleil, comme les autres planètes.
Mais il ne s'arrête pas là, et c'est là que ça devient violent pour l'époque, parce que c'est...
vous allez voir, il va loin quoi.
Giordano Bruno regarde le ciel et voit toutes les étoiles et se dit, c'est marrant
mais les étoiles, moi, il me semble qu'elles sont en fait très loin.
Et de quoi aurait l'air notre Soleil vu d'une de ces étoiles ?
Ben sans doute d'une étoile.
Donc il en conclut qu'en fait les étoiles qu'on voit dans le ciel sont peut-être tout simplement des soleils.
Mais par ailleurs que si ça se trouve il y a des étoiles qui sont 100 fois plus loin,
mais comme elles sont 100 fois plus loin, il peut pas du tout les distinguer.
Et que donc il est vraisemblable qu'il y en ait partout, partout, partout dans l'univers.
Mais si ce sont des étoiles qui sont comme le Soleil, et qu'il y a des planètes qui tournent autour du Soleil,
il y a peut-être des planètes qui tournent autour de ces étoiles.
Et puisqu'autour du Soleil il y a une planète qui s'appelle la Terre et qui abrite la vie,
il y a peut-être autour de ces étoiles des planètes sur lesquelles il y a de la vie...
un peu partout dans l'univers.
Et donc, d'un point de vue religieux, quand on imagine que Dieu a crée l'Homme sur Terre, à son image,
et que tout s'est bâti autour de l'Homme...
Ouais, je comprends que ça ait gueulé au niveau de l'Église, hein.
Sincèrement, je comprends.
Là, il n'a pas fait dans la dentelle, quoi, j'veux dire. Là, ses travaux, si vous traduisez en Inquisition,
ça se traduit par « Viendez tous à ma merguez-party, on va bien se marrer, ça va être chouette ».
Et merguez-party, ben il y aura... avec Bruno dans le rôle de la merguez hein, je veux dire !
Ceci étant, c'était pas tellement ça qui nous intéressait à la base, puisque rappelez-vous, on parlait de l'atome.
Et ce qui se passe, c'est que Giordano Bruno, lui, considère que toute la matière est faite
d'une brique élémentaire qu'il appelle la monade.
ça vient de mono, qui veut dire un. C'est le côté élémentaire de la chose.
Et puisque pour lui Dieu est à la fois le minimum de tout, et le maximum de tout,
ça veut dire que Dieu est la monade, source de tous les nombres.
Fin de citation, car c'était une citation
et qui provient de « De Triplici Minimo », qui signifie le triple minimum.
Pour lui, la monade, c'est très exactement l'équivalent du point mathématique en géométrie.
C'est-à-dire que la monade n'a pas, à proprement parler, de dimension.
C'est vraiment une brique élémentaire abstraite et conceptuelle sur laquelle se construit la matière,
de la même manière que c'est sur le point en géométrie
que se construit toute la géométrie, avec les droites, les cercles, etc.
Donc à ce tournant entre le Moyen-Âge et la Renaissance, il est bon de noter quand même que
la science n'est toujours pas dissociable ni de la philosophie, ni de la religion.
J'veux dire, on est sur un truc, faut pas s'étonner que les gars à cette époque-là étaient tous
plus ou moins soit des prêtres, soit des alchimistes, soit des kabbalistes, voilà.
À l'époque, c'est normal. À l'époque, la science c'est du savoir, le savoir c'est de la philosophie,
et tout ça est censé aider à comprendre et à trouver Dieu.
Au 17e siècle, Galilée et Newton sont des savants qu'on pourrait qualifier de « corpuscularistes ».
C'est un mot qui n'existe pas mais ça veut bien dire ce que ça veut dire.
Ils considèrent que la matière est évidemment constituée de tout petits grains
qu'on ne peut pas voir et que c'est comme ça. Voilà.
Mais c'est pas des vrais atomistes à proprement parler. En fait, ils s'en tapent un peu...
C'est pas qu'ils s'en tapent, quoi, mais...
c'est-à-dire que pour eux, c'est leur hypothèse de base, mais ça n'intervient pas dans leurs travaux
puisque leurs travaux consistent plutôt à étudier ce qui se passe dans le ciel : les étoiles, les planètes, tout ça...
Nan, à l'époque, le vrai atomiste c'était Étienne de Clave.
Étienne de Clave qui, avec Antoine de Villon et Jean Bitaud ont décidé en 1624
de savater proprement et intégralement les thèses d'Aristote.
[♬ Premières notes du refrain de Reality - Richard Sanderson ♪]
Ils vont faire ça proprement à Paris donc en 1624 :
ils vont d'abord coller une série d'affiches dans lesquelles ils vont défier quiconque le souhaite
de contredire leurs propres thèses qui viennent dézinguer les thèses d'Aristote.
Et leur dernière série d'affiches sera une annonce comme quoi le 23 et 24 août, ils vont présenter, je cite :
« Quatorze thèses contre Aristote, Paracelse, et les kabbalistes »
Alors on n'a pas encore parlé de Paracelse et de ce que ces gars-là appellent les « kabbalistes »,
et on ne va pas en parler maintenant parce que c'est pas tout à fait le propos,
mais ce qu'il faut noter, voilà, c'est que ces gars-là sont des vrais atomistes et que pour eux,
les thèses d'Aristote, qu'on s'est collées pendant 2 millénaires, n'ont ni queue ni tête.
Alors malheureusement, ces 3 petits cochons vont se faire allumer par la Sorbonne, hein,
qui va considérer que leurs thèses sont hérétiques,
et d'une manière générale, il faut noter que l'Université de Paris, à cette époque, [Ils sont condamnés à quitter la ville dans les 24H... ]
allume à peu prêt tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l'atomisme ou à du cartésianisme. [ ... et ne jamais enseigner la philosophie.]
Donc du coup, au 17e siècle, il y a bien eu des gars qui ont réfléchi à la question de l'atome,
mais il va falloir attendre le 18e siècle pour que, enfin,
l'atomisme puisse rentrer dans l'Histoire, mais par la grande porte.
C'est-à-dire qu'elle y rentrera et qu'elle n'en sortira plus, mais même encore aujourd'hui.
En 1775, Antoine Laurent de Lavoisier, dont on a un tout petit peu parlé dans l'épisode sur Lagrange,
énonce : « Car rien ne se crée, ni dans les opérations de l'art, ni dans celles de la nature,
et l'on peut poser en principe que dans toute opération,
il y a une égale quantité de matière avant et après l'opération ;
que la qualité et la quantité des principes est la même,
et qu'il n'y a que des changements, des modifications. »
Alors clairement, c'est un peu plus classe quand on l'apprend à l'école hein, vous le savez :
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Voilà.
Là c'est la formule exacte qu'il a prononcé.
Mais l'autre formule pète plus.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
Sauf que c'est une formule qui n'est pas de Lavoisier.
C'est une formule qui date de beaucoup, beaucoup plus que 1775 hein. Beaucoup plus.
Ben oui parce que il y a 2500 ans, quand même hein — excusez-moi du peu —
Anaxagore de Clasomènes avait dit, en ces termes,
« Rien ne naît, ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent puis se séparent de nouveau. »
Donc là on a très exactement la maxime de Lavoisier.
Et à cette époque-là, les idées d'Anaxagore
sont partagées par pas mal de courants de pensées philosophiques de l'époque
notamment par les Stoïciens, qui trouvent ça très bien.
Mais alors du coup, pourquoi est-ce qu'on retient tellement Lavoisier pour ce sujet-là ?
Parce qu'en fait, Anaxagore lui, il a juste émis cette hypothèse, c'était simplement un raisonnement, quoi.
Il est parti de l'idée : ce serait pas mal que, en fait, rien ne se crée,
ou ne se perd, et que juste les trucs se recombinent.
Sauf que Lavoisier, lui, il l'a quelque part démontré
il ne l'a pas pas totalement démontré mais il a donné des faisceaux d'indices comme quoi c'était vrai.
Il a fait des expériences, chimiques hein, avec des gaz, il les a combinés, il les a séparés,
et puis il a constaté que, malgré les transformations, on trouvait le même nombre,
enfin la même quantité de matière avant et après ;
Pourtant il y avait eu des transformations, mais on ne perdait rien.
Ce qui vaut à Lavoisier le titre de père de la chimie.
La matière scientifique qu'on appelle la chimie, son padre, c'est Lavoisier.
Ça fait un peu slogan pourri pour du cassoulet ça.
Ce qui n'empêchera pas Lavoisier d'avoir la tête tranchée avec la Terreur,
ça on en a parlé déjà dans l'épisode sur Lagrange.
Mais c'est les boules quand même, quoi !
En tout cas, ce qu'on peut noter à ce stade, c'est qu'au 18e siècle, oui,
il y a des gens qui commencent sérieusement à s'intéresser à la nature de la matière,
à de quoi elle est composée, et de comment ces choses là se comportent.
Mais avant de voir apparaître sur ce cheminement un certain Dmit-swag,
rock-star planétaire, barbu, russe, scientifique, donc Mendeleïev hein,
il faudra quand même un daltonien.
John dalton est un physicien et chimiste britannique
— c'était très courant à l'époque, quand on était physicien, d'être chimiste en même temps,
et quand on était chimiste, chimiste ça n'existait pas,
donc quand on était chimiste, on était physicien de toute façon —
Outre le fait qu'il a découvert en 1794 qu'il ne voyait pas les couleurs comme tout le monde,
qu'il avait un problème pour voir les couleurs,
Parce que pour lui, le rouge, le vert, [ Pas daltonien ]
c'était quasiment la même chose, [ daltonien ]
ce qui fait qu'il a pu identifier un trouble qu'on connaît aujourd'hui sous le nom de daltonisme,
— Il s'appelait Dalton, c'est lui qui l'a identifié —
Outre ce détail donc, Dalton s'intéresse ÉNORMÉMENT à la composition de la matière et aux travaux de Lavoisier.
Et en 1801, Dalton va littéralement développer une théorie de l'atome.
Donc pour lui, la matière est constituée d'atomes qui sont uniques pour chaque élément,
qui peuvent se combiner entre eux pour donner des trucs plus complexes comme :
du bois, de l'eau, un cil, un cheveu, un poil de c*l, heu, de la peau,
du plastique, même s'il ne connaît pas le plastique,
mais enfin vous voyez, en gros, tout ce qui peut exister de matière
est composée d'atomes qui, à la base, sont uniques pour chaque élément donné.
Ces atomes sont absolument indestructibles
— c'est en ça que ce sont vraiment des « a-tome », on ne peut pas les couper —
ils sont immuables hein, ils ont toujours été là, et ils seront toujours là ;
la seule chose qu'on peut en faire, c'est les combiner et les recombiner.
Donc ça c'est Lavoisier.
Alors on ne sait pas trop d'où il se permet de poser ces hypothèses là,
puisqu'à priori, il n'y a aucune observation qui permet de faire ça, mais ce qui se passe, c'est que
en partant de cette hypothèse, il arrive à expliquer pas mal de phénomènes chimiques.
Ce qui n'est pas mal quand on construit une théorie, hein.
C'est-à-dire que si elle ne repose sur rien, et que derrière, elle ne sert à rien...
C'est Aristote, quoi.
Et là, ça repose sur une hypothèse, on ne sait pas d'où elle sort,
mais par contre, ça explique des choses. Donc c'est valable. Jusqu'à preuve du contraire.
C'est ça la science, hein !
Et alors évidemment, la théorie de Dalton explique le principe de conservation de la matière de Lavoisier :
si les atomes ne peuvent que se recombiner et qu'ils ne peuvent pas être détruits,
ben naturellement, rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme.
C'est gaulé pour que ça marche, là, pour le coup.
Mais en plus de ça, elle explique aussi la loi des proportions multiples,
qui veut que dans une réaction chimique,
la proportion entre les réactifs et les produits, c'est toujours des rapports de nombres entiers,
C'est avec 2 atomes de machin, et 3 atomes de machin, on fait une molécule de bidule.
Et il n'y a pas, dans les réactions chimiques, de :
avec un tiers de schmurtz et un quart de truc, on arrive à 6,2 atomes de machin.
Non, c'est toujours des nombres entiers, c'est toujours des multiples. C'est la loi des proportions multiples.
En 1803, dalton va s'intéresser spécifiquement au comportement des gaz
et il va essayer de déterminer quelles sont les différences entre les différents gaz.
Notamment, il y a des gaz qui sont plus facilement absorbés que d'autres par l'eau :
le dioxyde de carbone est beaucoup mieux absorbé par l'eau que l'azote.
Il conjecture que c'est dû aux différences de masses entre les différents composants de ces gaz.
C'est donc tout naturellement qu'il va chercher à mesurer la masse des éléments.
Puisque pour lui, les éléments sont la base, sont les composants élémentaires.
C'est-à-dire les atomes pour lui, ce sont les éléments.
Donc il va essayer de déterminer quelles sont les masses de ces éléments.
Et alors, comme on est à une échelle qui n'est absolument pas mesurable
— C'est-à-dire que, encore aujourd'hui, c'est pas du tout mesurable,
donc je ne vous explique même pas à l'époque... Allez peser un atome d'hydrogène, je vous regarde ! —
du coup il décide de faire un truc qui est un peu du bon sens et qui, en même temps, est un coup de génie,
il décide de se dire, finalement, on ne mesure les éléments que dans leur propre échelle,
donc je n'ai pas besoin de parler en grammes ou en kilogrammes ou en je sais pas quoi,
je vais simplement parler de masses relatives.
Et comme le plus léger qu'on connaît, c'est l'hydrogène, je vais dire que l'hydrogène a une masse 1.
L'idée étant ensuite de mesurer les masses des autres éléments par rapport à la masse de l'hydrogène.
C'est fort quand même !
Alors bon, il va quand même commettre pas mal d'erreurs dans ses calculs parce que
ce qui ce passe c'est que par exemple, pour lui, le gaz oxygène, c'est des atomes d'oxygène.
Nous on sait que l'oxygène en fait, c'est du dioxygène,
ce sont des molécules composées à chaque fois de 2 atomes d'oxygène.
Pareil pour le diazote : le gaz azote, c'est pas des atomes d'azote,
ce sont des molécules composées de 2 atomes d'azote.
Ce qui fait que du coup, quand il calcule la masse de l'oxygène ou la masse de l'azote,
il se plante, puisqu'il part de la masse du gaz pour déterminer ça donc... il se plante.
Mais euh... bel effort !
Mais en 1811, Amedeo Avogadro
— Le mec a un nom ultra épique, quand même ! —
va poser une hypothèse :
selon lui, si on prend le même volume pour 2 gaz, dans les mêmes conditions de pression et de température,
et bien les 2 gaz contiennent le même nombre de particules.
Enfin de composants. Et ça ça va lui permettre de corriger les erreurs de masse trouvées par Dalton.
Cette découverte va lui permettre de déduire que certains gaz ne sont pas composés d'atomes,
mais de combinaisons d'atomes.
Des molécules, si on veut appeler un chat un chat.
On peut ouvrir une toute petite parenthèse pour signaler que, bien sûr, à l'époque, l'atome n'est qu'une hypothèse,
et que donc toutes ces histoires d'atomes, de molécules, de masses relatives, ça plaît aux atomistes,
mais il y a aussi une école de gens qui sont non atomistes, qui sont des équivalentistes.
Et à la tête de ce courant de pensée, on trouve William Wollaston
qui va tenter de reformuler perso une classifications des éléments par leur masse,
toujours en utilisant des masses relatives mais en partant du principe que la masse de l'oxygène est 100.
Et il se fera fracasser en règle, de la tête aux pieds, par Dmitri Mendeleïev.
Dmitri Ivanovitch Mendeleïev, maintenant...
Je ne vais absolument pas en parler puisqu'il y a déjà un épisode qui lui est intégralement consacré, vous pouvez le trouver ici.
Voilà.
Si vous ne l'avez pas vu. Dmit-swag !
Donc à ce stade-là, on l'a vu, l'atomisme, c'est quand même une théorie
qui est en bonne voie pour expliquer clairement de quoi est composée la matière.
La matière est composée d'atomes.
Chaque élément de preuve qui s'ajoute tend à prouver que voilà, c'est comme ça quoi.
Et c'est à ce moment-là que l'atomisme va se faire défoncer sa race, par un de ses défenseurs, à savoir :
[À suivre...]
# Sous-titres par MeliMali Synchronisation par Cyril
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